Tomber sept fois, rester à terre parce que MARRE.
Dimanche, 10h51, un épisode de Concombre bien ouin-ouin
Dimanche soir dernier, en sortant du concert ÉCLATÉ de Cobrah, où l’artiste était entièrement en playback sans même avoir fait l’effort d’avoir un connard à synthé sur scène avec elle, j’ai respiré un grand coup devant la Gaîté Lyrique, entourée d’un public jeune et fringuant entièrement revêtu de latex.
(Comment fais-tu pour aller faire pipi en portant du latex, ami lecteur ? N’hésite pas à m’écrire pour m’expliquer, je pense que je pourrais l’enfiler mais pas l’enlever)
Je me suis dit : Marine, c’est pas possible, il faut que tu arrêtes de te balader pépouze sur le chemin de l’aigreur. Tu ne peux pas rester comme ça, à rentrer chez toi après une dure journée de travail et puis à te mettre en position latérale de sécurité jusqu’au lendemain en regardant How I met your Father. Cette série on dirait de l’acide pour les yeux en plus, tu te fous de la gueule de qui pour en être déjà à la saison 2 ?
Allez, merde, regarde toi. Tu penses vraiment que Catherine Deneuve elle se laisserait déborder par le quotidien comme ça ? Relève le menton, et pars à la quête du BONNEHEURE. Tu ne peux pas bitcher sur toute la planète qui est plus heureuse que toi, sur le patriarcat ou sur ton gros boule et espérer qu’en te réveillant un matin, tu fasses du 36, des écureuils frappent à ta fenêtre pour chanter Mylène Farmer et qu’à ta porte il y ait Pedro Pascal avec des pains au chocolat qui t’appelle MARINAMOR (je suis pas sure du surnom mais de toute façon Pedro il pourra m’appeler ce qu’il veut j’en ai rien à taper).
Il faut que ça vienne de toi aussi. Pour voir de la magie, il faut que tu apprennes à en faire. Tu veux que la vie ressemble à la reprise tellement radieuse et douce de Swinging Party par Kindness ? Et bien donne toi en les moyens. Prend des risques, putain.
Je me suis donnée du mal, les petits potes. Chaque matin je me levais, je faisais un high five à mon chien et me préparais à une journée radieuse. J’ai lavé mes cheveux, j’ai respiré dans un sac, j’ai donné un rencard à un type, j’ai essayé de voir le verre à moitié plein, j’ai fait plein de vannes à des gens que je ne connaissais pas, et de rester positive face à toutes les adversités qui se présentaient. Je suis allée bosser en souriant, j’ai regardé les gens avec plein d’empathie et je me suis dit, CHAQUE PUTAIN DE JOUR, celui-ci, c’est le bon, je sais que ça va le faire.
Et bien les amis, je suis bien allée me faire cuire le cul. Des deux côtés. Genre j’ai un grilled cheese à la place du boule tellement il est croustillant, ce con. Car une semaine plus tard, le constat est sans appel. Je dépose les armes, comme Vercingétorix aux pieds de César. J’ai perdu face au quotidien.
A l’heure où j’écris ses lignes ami lecteur, je suis dans mon lit avec le cheveu gras, pas décidée à me lever. Il règne une odeur de pipi causée par l’incontinence de mon chien, bien que je passe mon appart quotidiennement à la Javel. Ce dernier ressemble d’ailleurs au début d’une émission de C’est du propre, et j’insiste sur “début”, quand on arrive chez Mireille et qu’elle s’est laissée déborder par la vie de tous les jours et la litière de ses 56 chats.
Et vu que ma mauvaise humeur avait surement peur que je m’emmerde ce weekend, j’ai, en plus, bloqué le numéro de mon date de vendredi soir, qui a décidé de me raconter que pour sa soirée du LENDEMAIN DE NOTRE DATE, il allait “prendre de mauvaises décisions” avec un ancien plan cul, parce que ça faisait un bout de temps qu’il avait pas niqué.
” My bad : too much information ?” m’a-t-il dit avec son gros culot d’américain, alors que je lui demandais pourquoi j’avais dorénavant ce savoir dans les oreilles sans. rien. putain. de. demander.
Sans oublier que je me fais défoncer par une somme impressionnante de boulot, je n’ai pas non plus foutu un pied à la salle depuis 3 semaines, quand mon coach m’a conseillé de “faire des efforts” avant de reprendre une séance avec lui. Non mais ho Gérard, le fait que je te paie, c’est justement un effort, tu crois quoi ?
La vie est une tourte à la merde et je sais plus quoi faire. C’est pas dramatique hein, c’est juste NUL en lettres capitales.
Je me rappelle le titre ce livre de Philippe Labro que j’ai pas lu, Tomber sept fois et se relever huit, et je me dis. Là, j’en ai marre de me relever. Je suis déjà au sol. Si vous passez dans le coin, vérifiez ces quatre étapes et puis laissez-moi là.
Je me lèverai quand il y aura une bonne nouvelle dans ma vie ou dans le monde, quand j’arrêterai de dater des sacs à merde, quand Paris ne sera plus en travaux, quand la librairie dans laquelle je devais aller acheter un bouquin ne fermera pas “exceptionnellement” le jour où je dois le récupérer, quand les gens arrêteront de me claquer entre les doigts.
Et en plus cette semaine c’est celle de la Saint Valentin.
Allez hop MARRE il n’y a pas de conclusion à cette newsletter.
Je retourne me coucher.
Mais avant, j’ai encore 5 épisodes de How I met your father à terminer.
C’est TELLEMENT NUL how i met your father pourquoi tu t’infliges ça !!
haha, merci Marine aux cheveux gras au fond de son lit, j'ai éclaté de rire.