Somebody saves me
Dimanche 21h16 : il est marié le type sexy qui faisait Superman dans Smallville ?
En ce moment je ne sais pas si vous avez remarqué, mais je me touche un peu la nouille avec Concombre. Ce qui devait être une aventure folle et émouvante (oui je me l’étais pitché comme ça dans ma tête) dans ma quête contre l’aigreur s’est transformé dans une complainte hebdomadaire sur le temps qu’il fait (moche), sur la ville où j’habite (crevante), sur les chiens (toujours supers, je ne changerais jamais d’avis là dessus) et sur l’âge que j’ai (un peu avancé mais ça va quand même parce que je pense que je vais pouvoir tout corriger avec un soin du visage). Un open mic parfois de piètre qualité, qui semble enregistré dans un bar franchisé en ZAC placé en entrée de sous-préfecture, coincé entre le Buffalo Grill et le Campanile. On oscille donc entre une qualité que j’aimerais proche des punchlines de Tig Notaro (dont je suis fan) et celles de Tony Saint-Laurent dont je dirais rien parce que je suis pas là pour bitcher.
J’ai peur de ne pas être à la hauteur de vos attentes, et, soyons honnêtes, je ne suis pas à la hauteur des miennes.
J’attendais qu’on me secoue un peu. Mais ça ne vient pas. Personne en DM pour me dire que je peux faire mieux. Alors je le fais pas. Pendant très longtemps, j’ai compté sur les autres pour m’aider à me sortir les doigts. Je n’y arrive pas toute seule. C’est plus fort que moi. Du coup je rejoins d’autres personnes pour suivre le mouvement. Je l’ai fait avec la musique, en intégrant plusieurs groupes. Avec l’organisation de fêtes, en rejoignant des collectifs, et même avec le travail, puisque plutôt mourir que bosser toute seule en freelance. Salariat, love avec les doigts.
Cette newsletter en est d’ailleurs la preuve : n’arrivant pas à écrire pour moi, je me suis dit que la pression d’avoir des gens qui me lisent me forcerait surement à reprendre en main ma passion pour l’écriture. Ce qui a marché plus que de raison, puisque j’avais la flemme de me mettre devant mon ordi en ce dimanche soir après une gueule de bois et une randonnée. Pourtant, me voilà encore une fois à étaler numériquement ma diarrhée verbale et ma petite vie.
Mais si cette solution a marché pour l’écriture, j’aurais aimé qu’elle fonctionne sur d’autres aspects de ma quotidien. C’est mon rêve, en vrai : filer les clés de mon destin à des proches ou même des inconnus en leur demandant de trouver une solution aux problèmes que je rencontre. Confier mon avenir, les épisodes suivants de ma vie à un meilleur scénariste qui pourrait peut-être résolutionner mon refus de prendre des risques, le désamour que j’ai de mon physique, ma peur de la routine mais mon incapacité à en sortir ou ma flemme persistante.
Je le souhaite toujours, je ne vais pas vous mentir. J’aimerais trouver quelqu’un qui me sort du gouffre de l’ennui dans lequel je suis plongée et dont je n’arrive pas vraiment à sortir. J’aimerais que quelqu’un toque chez moi et reprenne ma vie en main à ma place. Valerie Damidot de la vie perso. Un être sympa qui aurait de la motivation pour deux. Je pourrais compter sur lui pour jeter tout ce qui sert à rien dans mon appartement, me maquiller correctement, me tenir la main pendant que je refais de l’elliptique dans la salle de sport en m’épongeant le front, qu’il m’organise des dates avec des gars drôles, intelligents et beaux qui ne me mettront pas de vent. Quelqu’un que j’écoute bêtement, et que je suis à la lettre, sans me demander si c’est une bonne ou une mauvaise décision.
Dans la saison disponible sur Netflix de Real Housewives de Beverly Hills que je me suis enfilée rapidos ces derniers jours , ya une meuf comme ça, Teddi Mellencamp. Son job ? Elle est coach en motivation. Elle t’engueule quand tu tiens pas tes objectifs, elle t’appelle pour être bien sure que tu respectes tes engagements. Est-ce que tu rigoles si je te dis que j’y ai pensé ? Bien sur que j’y ai pensé. Elle a dorénavant plus de 500 clients et a monté sa société. C’est si dur d’avancer solo. Teddi Mellencamp, si tu lis cette newsletter, je veux bien faire une collaboration commerciale. Viens me mettre un coup de pied au derrière. J’ai même la flemme de terminer cette newsletter.
Je le sais, vous avez autre chose à foutre. Et on peut pas demander aux gens de venir se mêler de notre vie. Surtout que je suis même pas sure que j’aurais la foi d’écouter. C’est pas impossible que j’envoie tout le monde chier.
A 37 ans, j’ai pas le choix. Faut le faire toute seule. Faut changer toute seule. Faut s’imposer une discipline, pas chercher si on a envie ou pas, faut le faire, c’est tout. Les gens sont pas là pour te gérer. Ils ont d’autres choses à faire pour avancer.
Mon petit pote, en ce lundi, je vais donc rien te demander. Pas de conseils, pas de proposition, pas de motivation. Rien du tout. Je vais me mettre en route comme une grande fille. En écoutant le dernier album de Taylor Swift. Et en allant au sport ce soir. Promis. T’en es témoin.
Pardon. J’ai rien dit. Non mais j’ai dit QUE JE TE DEMANDAIS RIEN !