Et je cours, je m'accroche à la vie
Dimanche, 7 heures, le réveil sonne et c'est même pas une vanne.
Toute cette semaine grâce à vous, j’étais un peu le personnage de Joseph Gordon-Levitt sans les gouts vestimentaires de merde (qui met du marron et de l’écru bordel, ça fait kiffer des gens de ressembler à un appartement témoin d’instagrammeuse de 2013 ?) dans cette séquence du film 500 days of Summer.
Vraiment, ça y est, j’incarnais parfaitement le personnage principal de mon quotidien, un peu quand, petite, j’étais persuadée que les oiseaux me répondaient quand je chantais “Il est libre Max” dans mon jardin.
(hé j’ai grandi solo dans une ferme isolée de tout, on ne juge pas)
La raison de ce bonheur ? Le podcast que j’ai écrit et conçu avec ma soeur et que vous avez tous écouté, ÉVIDEMMENT. Nous avons eu énormément de bons retours à ce sujet et je me suis sentie pousser des ailes. J’ai pris chaque petit message, compliment, comme un bisou sur mon âme un peu cassée par la vie et ça m’a fait du bien. Alors merci beaucoup. Vous êtes tous des petits choux.
Ce podcast, qui nous a demandé beaucoup de travail, ainsi que plein d’autres choses pas toujours funs qui se passent actuellement dans ma vie, m’ont fait réaliser un truc surement évident pour plein de gens, mais pour moi qui a sonné comme une révélation, un peu comme Raphaël Quemard aux derniers César. Oui, je sais, parfois je suis concon. Je me suis dit, “en fait, Marine, pour changer un peu de vie, ce qui est ton rêve absolu, ça va te demander des EFFORTS. Beaucoup d’EFFORTS.”
Moi à l’origine, l’effort, j’aime pas. Ça fait chier et transpirer. C’est pour les fans de Tibo in Shape et les types qui sont persuadés de révolutionner la société contemporaine avec leurs putains de start-up :
- “mon objectif, c’est de centraliser les allers-retours d’employés de TPE-PME à un seul endroit et ainsi leur permettre d’optimiser leur temps de transport”
- “mais, crétin, ça existe depuis longtemps et ça s’appelle LE BUS”.
Et puis, grâce à ma pote J. qui est d’un enthousiasme sans limite envers ce sport, j’ai découvert la course. Attention hein, loin de moi les résultats (ou le charisme) de Marie-Josée Pérec. Je me déplace pas vite, et mal. Quand j’ai fini ma course, mon application est à deux doigts de me demander si je me suis pas endormie au milieu de mon run. BIEN SUR QUE NON CONNARD, JE VAIS PAS PIQUER UN ROUPILLON UN DIMANCHE A 11H30 SUR LE PONT DEVANT LA MAIRIE DE PANTIN. C’est pas facile pour mon corps : j’ai les boobs qui rebondissent plus rapidement que ceux de Shakira dans le clip de La Tortura,
et je sais jamais de quel côté de la route me mettre. Sans oublier que je suis dans l’incapacité deparler. C’est ma partenaire de sport, C., qui me sert de Fun Radio humaine et qui fait toute la conversation. Je me contente d’hocher la tête quand elle me demande mon avis ou de hurler NON sur une expiration.
J’ai déjà un petit palmarès : un semi-marathon en mai dernier, et je peux l’avouer maintenant, j’ai fait les trois quart en marchant et en m’engueulant dans ma tête : “ah bah bravo Marine, la prochaine fois si c’était pour faire une balade autour de gens qui donnent tout, tu iras te promener au Parc de Vincennes en mangeant des Monster Munch, ça ne te coutera pas 60 balles d’inscription et tu repartiras pas avec ce vieux sentiment de honte”.
Mais aujourd’hui, en faisant ma première course dans notre belle capitale, un 10 kilomètres avec vue sur nos plus fringuants monuments (j’ai mon Lorànt Deutsch intérieur qui se réveille quand je suis émue dans Paris), pendant que C. racontait des conneries, et en récupérant après plus d’une heure et quart une médaille à la fin grosse comme mon poing, ce qui est quand même le temps d’un film de Dupieux et pas vraiment celui d’une course de 10k, je me suis dit. Ça vaut ptet le coup de se bouger un peu le cul. De se donner du mal pour atteindre ses objectifs.
Alors il est temps de se donner un peu de mal.
Ça va pas être agréable.
Ça va me prendre de l’énergie
Ça va pas aller à la vitesse que je souhaite.
Et je vais surement pas arriver là où je voulais être.
Mais je peux au moins essayer.
Peut-être que j’aurais une médaille.
On sait jamais.
Mais on a couru ensemble sans le savoir !! Bravo fallait le vouloir pour en venir à bout de celle là 🌧️🌧️ double respect